Formations professionnelles et sessions de formation pour les femmes au Nigeria

Les femmes au Nigeria : entre pauvreté, marginalisation et violence

Saratu, originaire de l’État de Borno, au Nigéria, avait contre vents et marées mis tout en œuvre pour prendre sa vie en main et construire un avenir prospère pour elle-même et pour sa famille. Alors que le groupe islamiste Boko Haram, gagnant du terrain, usait de la force pour déplacer les civils, Saratu se vit contrainte de laisser son ancienne vie derrière elle ; avec sa famille, elle s’enfuit et alla se réfugier dans l’État de Bauchi, à l’ouest de Borno. Elle était soulagée d’avoir pu se mettre en sécurité avec ses enfants. À Bauchi, elle adhéra au programme Women for Women International, qui allait à jamais changer sa vie : au bout de trois mois, grâce à l’argent de poche qu’elle recevait chaque mois, Saratu parvint à mettre sur pied une activité de commerce de gâteaux de cornilles, s'aménageant ainsi un revenu stable. Peu de temps après, elle rejoignit également un groupe d’épargne local, constitué d’autres femmes de sa communauté. « Nous économisons de l’argent, nous nous octroyons des prêts pour nos différents commerces et nous sommes là les unes pour les autres dans les moments difficiles. » Saratu a appris a poser un regard nouveau sur ses droits en tant que femme dans la société. Le programme lui a redonné de l’espoir et lui a permis de regagner confiance en elle : « Maintenant que je peux économiser de l’argent pour assurer l’avenir de ma famille, je me sens dotée d’une force incroyable. »

Contexte

Bien que le Nigéria soit la plus grande économie d’Afrique, environ 52 millions de femmes sont touchées par la pauvreté et vivent avec moins de 1,90 dollar par jour (BMZ, 2021, Ifeanyi et al., 2019). Les femmes nigérianes se voient imposer de nombreuses charges : elles ne disposent que d’un accès restreint à l’éducation et à des informations fiables au sujet de leur santé et de leurs droits (PNUD, 2021). Les filles sont moins souvent autorisées à aller à l’école, ce qui amoindrit leurs chances de pouvoir exercer un métier plus tard et d’être indépendantes financièrement. Les conflits faisant rage dans le pays et les structures dominées par les hommes accentuent la discrimination des femmes et des filles et sont souvent source de violences envers elles. Des pratiques discriminatoires telles que les mariages précoces et forcés (UNICEF, 2021), la discrimination des filles et des femmes dans le domaine de l’éducation et le fait que très souvent, ces dernières n’aient pas le droit à la parole, sont monnaie courante (PNUD, 2021). Dans les régions fortement touchées par l’instabilité, la pauvreté et les conflits, les femmes sont souvent victimes de violences (sexuelles), et la présence de groupes extrémistes ne fait qu’aggraver les choses. Au Nigéria, les femmes sont les premières victimes de la pauvreté et de la violence ; c’est à peine si elles sont en mesure d’exercer leurs droits, dont elles ignorent d’ailleurs souvent l’existence. Pourtant, ce sont bel et bien les femmes qui constituent le socle des familles et des communautés, et ce n’est que lorsque les femmes et leur potentiel pacifiant seront valorisés que le Nigéria pourra être stable à long terme.

La bonne action

Par la bonne action d’aujourd’hui, vous aidez des femmes nigérianes à sortir de la pauvreté, de l’isolement et de la violence. Vous permettez à une femme au Nigéria de suivre 4 heures de formation, formation d’un an en tout et qui vise à leur permettre de mener une vie autonome. Les femmes s’inscrivent au programme « Helping Women to Help Themselves » (« Aider les femmes à s’aider elles-mêmes ») de l’organisme Women for Women International ; avec 25 autres femmes, elles suivent des cours en classe pour apprendre à gagner et à économiser de l’argent, ainsi qu’à améliorer leur état de santé et celui de leur famille. Elles apprennent à faire entendre leur voix aussi bien dans leurs foyers et que dans leurs communautés. Chaque mois, ces femmes reçoivent un capital de départ. Dans les villages, des groupes d’épargne sont formés, représentant une couverture financière pour les différents membres qui en font partie. Les formations autour des thèmes de la santé, des droits des femmes et de la paix, de même que la formation professionnelle qui leur est offerte garantissent une amélioration durable et palpable des conditions de vie de ces femmes marginalisées et touchées par les conflits dans le nord du Nigéria. Grâce à projet, les femmes regagnent confiance en elles : elles gagnent leur propre argent, sont sensibilisées à leurs droits et sont impliquées dans les prises de décisions au sein de leurs foyers. Par ailleurs, elles envoient leurs filles à l’école, chose dont bénéficient des familles et des communautés entières.